1. Conductrices d’auto-rickshaw

Guna, Bhavani, Devi. Grâce à l’aide de l’ONG Speed Trust (Slum People Education & Economic Development), ces trois jeunes femmes sont conductrices d’auto-rickshaws. Elles vivent dans un des plus grands bidonvilles de Chennai, le Gandhi Nagar.
Nous les avons suivies pendant 24 heures, de leurs maisonnettes au cœur du slum jusque dans le trafic mouvementé de la capitale du Tamil Nadu. Avec une extrême gentillesse, elles nous ont confié des bribes de leurs vies, raconté leurs difficultés, leurs rêves.

Des rencontres inoubliables.

Guna, Devi, Bhavani

Il y a quelques mois nous avions découvert Speed Trust sur Internet. L’association, crée en 2000 par un Français, intervient dans différents bidonvilles de Chennai. Un staff indien s’occupe de la réalisation de différents projets, principalement financés par des parrainages français, visant à soutenir économiquement et socialement les femmes les plus défavorisées, mères abandonnées ou veuves, en leur permettant d’accéder à l’autonomie et en donnant à leurs enfants accès à une bonne éducation.

En Inde, comme ailleurs, les femmes et les enfants sont les principales victimes de la misère.

Les hommes se réfugient trop souvent dans la violence et l’alcool. Dans le meilleur des cas, ils travaillent sur des chantiers ou conduisent des auto-rickshaws, sinon, ils traînent la savate en regardant leurs épouses s’épuiser dans les travaux de survie quotidienne, quelques heures  de ménage ici et là, d’humbles tâches chichement payées.
C’est pourquoi Speed Trust a axé une grande partie de ses efforts sur l’emploi féminin en créant des ateliers d’artisanat, un programme de microcrédit et en organisant une formation à la conduite d’auto-rickshaw. Dès qu’elles obtiennent le permis, Speed Trust  achète aux conductrices un véhicule neuf, et une licence, qu’elles devront petit à petit rembourser à l’ONG .  Le montant des traites correspond au prix journalier d’une location . Ce qui est très avantageux car, très souvent, les conducteurs ne sont pas propriétaires de leurs auto-rickshaws mais les louent à la journée.  L’argent récupéré sert à financer de nouveaux véhicules.

La conduite de l’engin étant jusque là quasi exclusivement réservée aux hommes, le projet est courageux et les femmes qui se lancent dans l’aventure le sont plus encore. Conduire à Chennai, ce n’est pas de la rigolade !

D’où notre idée de réaliser un documentaire sur cette belle aventure humaine. Speed Trust a immédiatement répondu favorablement à notre proposition et, fin juillet, nous avons débarqué à Chennai, la caméra à l’épaule (Fabio, moi j’ai un sac, comme tout le monde).
Au passage nous avons embarqué dans le projet notre ami Olivier. Il vit à Pondy et, par un heureux hasard, connaît déjà l’ONG.  Il y a dix ans, il a participé à ses débuts, sous forme de parrainages et activités diverses. Il n’était pas retourné sur les lieux depuis plus de cinq ans. Ultime détail, ô merveille, il parle Tamoul.

Fabio, Olivier et Devi

Je vais donc vous narrer un après-midi en compagnie de l’intrépide Guna, de l’affectueuse Bhavani, de la placide Devi et d’Albert, responsable local de l’agence Human Trip qui travaille avec Speed Trust afin de proposer aux touristes des parcours de découverte de la ville dans un auto-rickshaw féminin.
Puis je vous raconterai la matinée suivante, commencée par un café dans le slum, chez Guna,  en compagnie de ses adorables fillettes et continuée  dans les rues de Chennai.
Guna, son beau visage déjà marqué, sa joie si prompte à naître et que parfois la tristesse voile, son sourire éclatant, sa volonté, farouche, de guider ses filles vers une vie meilleure.

Guna

A suivre

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