Du bonheur d’être femme

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J’aime être un être humain et particulièrement, une femme.

Non point par indifférence ou haine des hommes, au contraire, être femme me permet de les avoir à mes côtés, de les observer, de les aimer, à cœur ou à corps ouvert.

L’homme reste pour moi un extraordinaire terrain d’aventures, d’explorations, de jeux.
Enfants, amants, compagnons de vie, de lutte, de réflexion, d’amusement, je ne m’en lasse pas.

Mais être femme, quel bonheur !

Absurde, diront certain(e)s, à l’échelle du monde, la condition féminine est la plus difficile à vivre.
Femmes battues.
Violées.
Bafouées.
Méprisées.
Soumises à l’ordre du mâle, qu’il soit familial, religieux, politique.

Justement, je n’aimerais pas être dans le camp de celui qui frappe, qui impose sa loi à la force de ses muscles ou à celle de ses convictions imbéciles.

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Bien sûr, tous les hommes ne sont pas des brutes sanguinaires ou des bourreaux pervers et certaines femmes sont capables d’ignominie, surtout quand, accédant au pouvoir après une lutte féroce, elles en abusent cruellement (souvenons nous d’une certaine Margaret T.).

Mais force est de constater que la moitié féminine de l’humanité commet moins de dégâts sur autrui que la moitié masculine.
Celle-ci, s’estimant arbitrairement dominante, n’en finit pas de se ridiculiser, tant par ses actes que par ses mots, ce qui pourrait être drôle si ce n’était si tragiquement dangereux.

Mais revenons au bonheur d’être femme.

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D’abord, nous sommes des fillettes ce qui est déjà une chance considérable, pas par les conditions de vie qu’on nous impose, ça non, mais par la grâce, la finesse, l’intelligence, la sensibilité, la créativité dont nous disposons.
Et le courage, le courage incroyable dont chaque fille, chaque femme devra faire preuve tout au long de sa vie.
Parce que l’autre part de l’humanité se croit supérieure, il nous faut user de toutes nos capacités pour lutter.
En ce qui nous concerne, rien n’est jamais acquis, et il suffirait de peu, tiens par exemple, d’une récession économique (comme celle qui pourrait bien s’ici peu nous tomber sur la tronche) pour que nos gouvernants, dont la flagrante médiocrité, (que dis-je nullité), associée à une immoralité confondante, aient l’idée de nous renvoyer dans nos foyers afin de nous y maintenir inactives, muettes.
C’est pourquoi notre vigilance ne doit jamais se relâcher.

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Il est aussi vrai que certaines attitudes de mes consœurs me semblent incongrues, voire même totalement incompréhensibles.
Par exemple, même si je respecte ce choix, se voiler volontairement pour obéir aux préceptes d’un dieu dont je ne reconnais pas l’existence (ni d’aucun autre d’ailleurs), se privant par là des joies de la séduction, du plaisir de se sentir belle et libre de vivre sa beauté. S’interdisant aussi (par peur ?) de se mesurer avec le désir qui brille dans les yeux des hommes, dans ceux de l’aimé comme dans ceux de l’inconnu que l’on croise. On n’y donnera pas suite, mais pourquoi s’en offusquer, y voir autre chose qu’une simple et normale manifestation de la libido masculine ?
Heureusement qu’elle existe cette libido, la vie serait d’un triste sinon!
Et vide d’enfants.

Les enfants !
Quelle indicible merveille que de sentir dans son ventre le doux mouvement, la caresse d’un petit corps qui s’étend et se délie, serein et confiant.
J’ai regardé chacun de mes enfants comme des trésors précieux. Ils sont mes plus belles œuvres.

J’ai aussi du mal à comprendre les femmes qui imitent ostensiblement les hommes, utilisant leurs armes, leurs tics. Savent-elles qui ils sont vraiment ? Moi je ne le sais pas, je ne peux que l’imaginer, et c’est bien ainsi.

A l’inverse du voile, une certaine forme d’exhibitionnisme, destinée à flatter la sexualité du mâle en rut, et mise en scène par d’autres mâles à des fins commerciales, me dérange. Utiliser la nudité pour vendre me semble indigne. Ce procédé, qui ravale l’être humain au rang d’objet, symbolise parfaitement la dérive du néolibéralisme. Et puis trop de films pornographiques présentent des créatures soumises. Leurs visages absents révèlent une feinte indifférence, comme si elles s’étaient retirées d’elles-mêmes pour ne plus être que des corps malléables à merci.

Pourtant le plaisir féminin est extraordinaire et sa gamme infinie.

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En ce moment dans ma cuisine, quatre jeunes filles boivent le thé en papotant.
Elles sont belles, joliment vêtues, soucieuses de donner d’elles-mêmes une image harmonieuse.
L’écho de leurs conversations mêlées de rire parvient jusqu’à moi, comme un petit air de musique merveilleusement… féminin.

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