L’école, un lieu d’épanouissement ?

Je suis née dans une école, j’y ai grandi.

Une petite école de campagne où mes parents utilisaient en partie la méthode Freinet.

Une école où il faisait bon apprendre et qui était au cœur de la communauté. Le rôle de mes parents allait au-delà de l’enseignement. Ils organisaient des séances de cinéma, des voyages et la cantine était gérée sous forme de coopérative, les familles pouvaient payer les repas des enfants, où fournir des fruits et légumes.

Cette école-là était un lieu d’épanouissement et j’ai longtemps cru qu’il en était de même pour tous les établissements scolaires de l’hexagone.

Las ! Si mes années de collège se sont déroulées dans une relative bonne humeur, il n’en fut pas de même pour celles passées au lycée.

J’ai détesté le lycée. Un lieu de souffrance. J’étais interne, encagée, impuissante, malheureuse.

Victime des contraintes et la promiscuité.

Et ces interminables heures de cours ! Ces profs ennuyeux comme la pluie ! Rigides ! Indifférents ou railleurs ! Oh bien sûr pas tous, certains étaient de remarquable enseignants mais coincés par un système étouffant.

Puis à mon tour, je suis devenue enseignante, pas par choix, plutôt pour obéir à la pression familiale.

Pendant plus de vingt ans, j’ai été institutrice et, dès le début,  je n’ai pas beaucoup aimé les écoles où j’ai travaillé. Et de moins en moins. Au fil des ans, les conditions de travail se sont dégradées, l’ambiance s’est alourdie, les contraintes se sont multipliées.

Quand j’ai quitté l’enseignement, j’ai écrit à mon inspecteur « la déliquescence de la société française ne passera plus par moi ».

J’avais face à mes élèves, je me souviens particulièrement d’une classe de CP, une insupportable impression de non assistance à  enfants en danger.

Et voilà qu’aujourd’hui, ce navire en perdition nommé Education Nationale, subit un nouvel assaut ! De la part de sa ministre.

Ignorance, inconscience, ou pose résolument réactionnaire ?

Les mesures imposées vont à l’inverse de ce qui pourrait encore sauver l’école, lui attribuer le seul rôle qu’elle doit avoir, celui de former des citoyens autonomes, responsables, épanouis !

Ce n’est pas d’une multitude de règles absurdes que les enfants ont besoin, ni de chanter la Marseillaise, c’est d’une école conviviale, paisible, respectueuse des uns et des autres !

Conviviale ! Oui ! Un endroit où l’on se rend joyeusement chaque matin, guidé par le plaisir d’apprendre.

Utopie ? Non, l’école italienne peut servir d’exemple. Elle souffre elle aussi de défauts, entre autres un manque criant de moyens financiers, mais les élèves y sont heureux.

Oui heureux ! Le plaisir est un moteur pour l’apprentissage, il n’est pas le seul mais il est essentiel !

Le plaisir, le respect, la dignité, la confiance! Comment imaginer un instant que l’on puisse accorder sa confiance à une école, ce milieu hostile où à tout moment on peut être dénoncé à la police, par ses propres enseignants, pour des mots ou des dessins !

Que ceux-là mêmes qui sont supposés à la fois former et assister les enfants, les aider à grandir, soient capables, parce que le ministère le leur demande, de les  dénoncer est une hérésie, un scandale et je ne décolère pas !

Ce dont l’école française a besoin, c’est de moyens, financiers et humains (passons sur les 1000 formateurs à la laïcité, c’est grotesque, de l’argent dilapidé !).

Il faut augmenter considérablement le nombre d’enseignants, rompre la solitude du maître dans sa classe de primaire, réduire les effectifs par classe, assurer tous les remplacements, multiplier par dix, par vingt le nombre de psychologues scolaires, d’assistants d’éducations, d’éducateurs.

Oui, cela coûte cher mais est-il besoin de rappeler que l’éducation des futures générations n’a pas de prix car l’avenir en dépend.

Il faut remettre l’école au cœur de la cité, qu’elle soit une communauté où chacun, enfants, enseignants, parents puisse y apporter quelque chose.

Et à ce titre, le rejet par l’école des mamans voilées est particulièrement bête et méchant.

L’école se doit d’accueillir tout le monde, c’est son rôle. Elle ne doit en aucun cas être un lieu de discrimination !

Pour enseigner, il faut être doué d’empathie et il me semble que Madame la ministre de l’Education et ses assistants qui ont fomenté ces nouvelles mesures paraît-il éducatives, en manquent cruellement !

YOGA, Longhena, 2015

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