Une famille indienne

Hyderabad, juillet 2011

Nous séjournons chez Anish et Nithu. Pour qui suit depuis longtemps mes pérégrinations indiennes, Anish est le frère d’Anil qui est marié à Monu, la sœur de Sini, comme cette dernière et Roy, Anil et Monu vivent en Italie et ont un enfant, Francesco, Francesco a un cousin, Anaï, le bébé d’Anish et Nithu, chez qui nous sommes, à une cinquantaine de kilomètres d’Hyderabad. Vous-y êtes?

Anish a 27 ans. Il est technicien de maintenance dans une grosse société. Pendant trois ans, il a travaillé au Qatar, pour la même boîte. Puis il est s’est marié, un mariage d’amour que les deux familles, parfaitement compatibles, ont volontiers accepté. Quelques mois plus tard, il a obtenu une promotion qui lui a permis de retourner vivre en Inde avec sa jeune femme. Un après, Anaï est né .
Il a maintenant cinq mois, c’est à dire un mois de moins que le petit Francesco qui lui, traverse son premier été italien.

Lina, la mère d’Anish, est venue du Kerala pour dorloter son petit-fils et nous accueillir. Elle a laissé son mari à la maison. Il faut bien que quelqu’un s’occupe du jardin, des vaches, des poules et des perroquets. Mère de deux fils et grand-mère de deux petit-fils, Lina, appelée « Mummy » au sein de la famille, est une femme comblée. Elle rayonne de bonheur et imprime son autorité, douce mais ferme sur ses proches. Sa parole et ses actes sont indiscutables. Le chef, c’est elle. Particulièrement en ce qui concerne Anaï, dont elle s’empare dès que la situation requiert une vigilance accrue, par exemple, voyager une heure à cinq (plus bébé) dans un autorickshaw.

Entouré d’amour et de constantes attentions Anaï est un adorable bébé. Jamais il ne pleure. Lorsqu’il a faim, il émet un léger cri, alors Nithu le prend dans ses bras et s’isole pour le nourrir . Comme la plupart des mères indiennes,  elle le nourrira pendant  deux ans. Elle a suspendu son travail d’enseignante , sans la moindre hésitation ou le plus petit regret, pour l’élever. Quand, en septembre, Anish devra travailler quelques mois à New Delhi, elle s’installera avec Anaï, chez ses beaux-parents. Lina, s’en réjouit d’avance.

Il fait bon se reposer dans la petite maison d’Anish et Nithu. L’atmosphère y est douce et sereine. Les femmes cajolent le bébé, le lavent, le massent doucement, lui chantonnent des berceuses.
Anish aussi s’occupe beaucoup de son fils. Lorsque le petit est fatigué, il s’allonge à ses côtés sur une natte et de sa voix grave, module un long et doux son, une mélodie sans parole ni rythme. Paisible, l’enfant s’endort.

Il ne possède rien de la panoplie indispensable aux petits occidentaux : pas de berceau, pas de poussette, pas de jouets et pas même de couches, sauf en cas de circonstance exceptionnelle, genre excursion à Hyderarab, ou, plus loin encore, à Ramoji studio (j’en reparlerai). A la maison, on entoure ses fesses d’un simple linge, changé dès qu’il est souillé.
On ne lui enfourne pas non plus de tétine dans la bouche, il ne suce pas pour autant son pouce ou ses doigts, chaque fois qu’il tente la manœuvre, une main aimante l’en empêche, tranquillement, accompagnant le geste d’une caresse.

Ce bébé-là n’est soumis à aucun stress. Les adultes qui l’entourent veillent en permanence sur son bonheur. Il est le centre de la famille. Un Krishna enfant. Même si la famille est catholique, le culte de Krishna, garçonnet rieur adulé par son entourage est imprégné dans les esprits.

La famille d’Anish est une bonne illustration du mode de vie des Indiens de la classe moyenne, quelque soit leur religion. Plus tard Anaï fréquentera une English Medium School, privée et catholique. En Inde elles sont innombrables, incontournables et accueillent les enfants de toutes obédiences.

Il grandira paisiblement, dans le respect de la famille et de la religion. Il aura probablement un petit frère ou une petite sœur, c’est le souhait de ses parents.

Et moi, j’espère pour eux de longues et belles années de bonheur !

L’histoire de Sini

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