De la résignation à l’esclavage

S. ne prend jamais de vacances. De temps en temps, rarement, elle prolonge son weekend d’un jour ou deux  mais jouir de l’intégralité de ses congés payés, ça non!
« Mais pourquoi? Vous êtes employée, vous avez des droits!
– Ah oui, mais si je ne viens pas ma patronne elle va pas s’en sortir! Elle a personne pour faire le boulot à ma place! Je peux pas la laisser tomber comme ça! Et puis j’ai déjà de la chance, j’ai un travail, avec un CDI, alors je m’arrange…
»

Même malade, S. est à son poste, convaincue qu’elle n’a pas d’ alternatives.
De la résignation à l’esclavage, il n’y a qu’un pas.

En ce sens la bataille contre la réforme des retraites est essentielle. Nous avons désormais le choix entre lutter pour conserver les acquis sociaux légués par les combattants d’hier ou nous laisser dépouiller, accepter la soumission, courber l’échine.

« Il Quarto Stato », de Giuseppe Pellizza da Volpedo, 1901.

Car tout est menacé, les retraites, les horaires de travail, le système de santé, les aides sociales…

En Inde (et pas seulement), les entreprises occidentales qui ont délocalisé  font travailler leurs employés six jours sur sept, cinquante heures par semaine, sans vacances, les congés payés n’existent pas et sans cotisations pour la retraite car seuls les fonctionnaires y ont droit.

Les puissances financières qui mènent le monde en téléguidant les gouvernements ont tout intérêt à un nivellement par le bas.

Du profit, du profit, du profit!
À en faire péter la planète!

C’est pourquoi je diffuse cet appel, lancé par Stef sur son blog.

Pour soutenir les journées de grèves, de manifestations du 12 et 16 Octobre et les grèves reconductibles.

Les jeunes, lycéens et étudiants manifestent partout en France. Pour les salariés, la mobilisation s’élargit en grève reconductible aux secteurs des transports, SNCF, RATP, Routiers, Dockers et personnels portuaires, aux secteurs de l’énergie 140 entreprises dont EDF-GDF, aux personnels des secteurs de la pétrochimie, des raffineries TOTAL, secteurs de la métallurgie, de plus en plus de secteurs publics, de l’industrie, de La Poste et France Telecom, d’Air France, des magistrats et personnels de justice, la liste s’allonge de jours en jours.

Messieurs, Dames de la blogosphère, il est temps de sortir l’arsenal numérique, le billet qui fait mouche, ceci est un appel au militant de l’internet qui sommeille en vous.

Ne sentez vous pas qu’il se passe quelques chose ?

Ce gouvernement va se rendre compte qu’il ne faut pas sous estimer l’indignation qu’il provoque.
L’arrogance de Nicolas Sarkozy, le fait qu’il tourne le dos aux français, provoque les organisations syndicales pourtant très responsables jusque là.

Et ce ne sont pas les quelques amendements attendus de l’Élysée, du Sénat ou de Mr Woerth qui changent la donne.

C’est la base qui impose à ses confédérations des grèves reconductibles qu’aucun ne prévoyait se généraliser à ce point ; nous ne pouvons rester à l’écart de ce mouvement.

Nous devons relayer et soutenir toutes les initiatives qui vont permettre de sauvegarder le droit à la retraite à 60 ans.

Pour y arriver, il faut augmenter le rapport de force.

Les grèves reconductibles vont provoquer des AG (assemblée générale) quasiment tous les jours, et c’est pour cela qu’il faut que ces salariés n’aient pas le sentiment d’être abandonnés après la journée du 12. Il faut soutenir toutes les actions qui vont permettre in fine le recul du gouvernement.

Nous pouvons nous aussi contribuer à l’élargissement de la mobilisation.”

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15 commentaires sur “De la résignation à l’esclavage”