Fanculo tutto, je veux être un panda…

…et que ma seule préoccupation soit de choisir de quel côté rouler du matin au soir 🙂

C’est un groupe, sur Facebook. Je l’ai découvert il y a quelques jours. J’ai pensé à mes élèves italiens, stressés par l’école, fragiles, couvés par les familles et très conscients des difficultés futures. Si pour les plus nantis il ne sera pas difficile de se faire une place au soleil, pour les autres ce sera pratiquement impossible. Ils grossiront les rangs des diplômés condamnés aux boulots précaires, aux appartements en colocation.

Aujourd’hui, dans la Repubblica, un sondage conduit par la Gallup Europe indique que l’indice d’optimisme des jeunes italiens (44%) est parmi les plus bas du monde.

Les plus optimistes vivent au Turkménistan (87%), au Laos ou aux Philippines. Des pays pauvres où il semble que l’avenir ne peut être que meilleur. Mais les conditions économiques ne sont pas déterminantes, les Suédois, les Canadiens, les Hollandais sont dans le peloton de tête.
Les Français en 71ème place, avec un indice de 54%, sont dans la moyenne.

« Mais qui croit que demain nous trouverons un travail? demande  Nicola, moi je ne crois plus à rien, je me sens désarmé, incapable de me réaliser. »

En trois générations le niveau de vie des familles italiennes a considérablement augmenté. Mais c’est fini. L’ascenseur social ne monte plus, pire, il descend. Les enfants ne réaliseront ni leurs propres rêves ni ceux de leurs parents.

Dans leur pessimisme, les ragazzi Italiens ne sont pas seuls. Dans le monde, 49% des jeunes estiment que dans le futur, la vie sera pire qu’aujourd’hui. En Europe, les optimistes sont minoritaires.

L’article de la Repubblica souligne le fait que le peu de confiance dans l’avenir va de pair avec un très faible intérêt pour les changements climatiques. Majoritairement, les jeunes italiens ne se soucient pas d’écologie.

Enfants du berlusconisme, ils sont depuis des années les cibles privilégiées du marché. Consommateurs avides de vêtements de marque, de gadgets électroniques, accros au téléphone portable et à Internet, entre un système éducatif vidé de substance, les réunions paroissiales du samedi après-midi et les soirées très arrosées, les ragazzi tournent en rond, s’étiolent, dépriment.

Voilà où mène le libéralisme effréné, la propagande affairiste, les magouilles, l’injustice sociale généralisée, lourde,  violente, contre laquelle il semble qu’on ne puisse plus agir.

Pas à l’indifférence mais à la lassitude, au repli sur soi, à l’oubli.

Fanculo tutto, je veux être un panda.

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