Nine, Plume et Céleste à Venise

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Venise sous le ciel bleu balayait les vestiges du Carnaval, confettis et serpentins.
Les costumes chamarrés avaient rejoint les malles et les arrières boutiques. Seul l’étudiant, pour gagner quelque argent, arborait encore le pourpoint rose et le tricorne noir.

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Mille et un petits boulots vénitiens :

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éplucheur d’artichauts

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pousseuse de vieille dame riche, parfois déposée au soleil pour voler quelques instants de liberté

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vendeur de souvenirs dont le mauvais goût afflige

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barman sur la place où Nine, Plume et Céleste dégustèrent un spritz orangé orné d’une verte olive charnue

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décorateur de gondole

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transporteur de matériel

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Accoudée au muret du Rialto, tandis que Plume s’appliquait à immortaliser le sourire de Nine en premier plan du grand canal, Céleste sympathisa avec un charmant bébé croate qui gentiment lui offrit de partager sa glace.

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Sur le front de mer un pigeon méditait.

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Plume et Céleste posèrent pour Nine devant le Palais des Doges.

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Plus loin le Danieli attirait les regards envieux des touristes modestes. « T’as vu, c’est le Danieli ! », décliné ce jour là en des dizaines de langues diverses : asiatiques, européennes, américaines.

Mais à Venise, si l’étranger nanti, quelles que soient sa nationalité, la couleur de sa peau ou sa religion, peut se permettre toutes les exubérances et excentricités, il n’en est pas de même pour l’étranger pauvre.
Assise face au soleil sur les marches d’une église une jeune femme noire téléphonait. Dépourvue des attributs symboles de l’individu des classes dominantes, vêtements de marque et appareil photo, elle attira bien vite l’attention d’une  patrouille policière.
Se voyant encerclée, elle s’exclama apeurée : « Mais je ne fais rien, je téléphone ! » Puis elle sortit ses papiers, le passeport, la carte de séjour provisoire (il faut des mois pour qu’elle devienne définitive), le permis de travail.
Voyant qu’elle était en règle, Céleste soupira de soulagement.
Les hommes en uniforme délaissèrent enfin la jeune femme et s’éloignèrent sans accorder un regard aux autres occupants des marches, deux vieux messieurs vénitiens qui bavardaient en fumant.

Ailleurs, sur un pont, une autre patrouille bloquait trois hommes pauvrement vêtus.

Ce sont eux pourtant, ces étrangers sans cesse contrôlés, qui occupent dans la ville les emplois les plus humbles : nettoyer, porter, laver, fabriquer, gratter.

Mais à Venise ce jour-là, dans le jardin du superbe Institut des sciences, Céleste vit aussi les premières fleurs de l’année, roses et délicates.

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Elle fit alors, un vœu, on ne sait jamais, « Que l’homme sorte enfin de la préhistoire de la pensée afin que toutes et tous puissent accéder à la liberté d’être, de circuler, de s’exprimer »

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