A Pranav

Pranav n’aura jamais vingt ans.

Il restera dans nos mémoires ce beau garçon au doux sourire que peu à peu la maladie a dévoré.
Implacablement.

Il fut un bébé dodu, si joli et gracieux que sa mère, pour le protéger de la jalousie et des mauvais esprits, dessinait chaque matin, sur sa joue ronde, un point noir.
Il était son seul amour, sa fierté et sa joie. Le père, choisi par la famille, épousé au sortir de l’adolescence, les a bien vite abandonnés, elle et Pranav. Elle l’a élevé seule, attentive à ses désirs, heureuse de son intelligence et de sa gentillesse.
Jusqu’au dernier souffle de son enfant, elle a nié l’ombre grandissante de la mort.
Elle ne pouvait la concevoir.
« Mon fils sera bientôt guéri! » disait-elle en souriant et chacun, hochant la tête, détournait le regard.

Désormais, à chaque instant de sa vie, il lui manquera.

Des fleurs recouvrent le corps étendu sur un lit devant la porte de la maison. La communauté rassemblée, émue, se presse en silence autour de lui.

« On dirait un ange » dit Francesca.
Un ange hindou qui bientôt dit-on, sous une autre forme reviendra.

Tendre Pranav, nous aurions tous voulu t’éviter la souffrance, te retenir parmi nous.
Ta vie fut si brève et nous sommes si tristes.

Adieu.

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