Deux ans

Celestissima a deux ans.
Déjà !
C’est fou comme la perception du temps se modifie avec l’âge, plus l’on a vécu et il plus il nous semble passer vite. Mais peu importe, son déroulement étant inéluctable à quoi bon s’en soucier.

J’ai écrit 310 billets et vous 5823 commentaires.
De vous à moi, je suis impressionnée par ces chiffres.

Je m’étonne d’avoir autant produit et je m’émerveille de votre réactivité.

Au début j’écrivais beaucoup. Chaque jour j’éprouvais un irrépressible désir de transcrire mes réflexions sur le web. Je guettais vos visites et me délectais de vos rares commentaires.

Ma chronique indienne de 2006 eut très peu de lecteurs, mais de qualité. Chaque jour ma lectrice préférée laissait quelques mots et je l’en remercie encore.

Puis, petit à petit, vous êtes venus plus nombreux.
Vous avez changé aussi.
Rares sont ceux d’entre vous qui suivent mes élucubrations depuis le début de même que je ne commente plus sur des blogs où je me suis beaucoup exprimée.

Les amitiés se font et se défont dans la vie comme sur le web mais sur celui-ci le processus est amplifié, accéléré.
On se découvre très vite des affinités de pensée ou de sensibilité. Parfois, on se le dit aussi par mail. On est content de s’être découverts. Il arrive que cette nouvelle relation privilégiée ouvre la porte d’un nouveau groupe. Lequel cas ce n’est pas un nouveau pote que l’on a gagné mais la possibilité de converser avec plusieurs personnes avec qui on a une affinité.
Au moins une.
Puis la lecture d’un nouveau blog va à nouveau nous entraîner dans une direction différente.
Les amis du jour prennent la place des amis d’hier.
Pas tous.
Avec certains la communauté de pensée et l’intérêt suscité par les écrits sont suffisamment forts pour résister à l’appel de la nouveauté.

Certains blogs me sont, depuis très longtemps, précieux, je les consulte chaque jour et le plus possible quand je suis en voyage. J’y trouve des opinions correspondant aux miennes, des éléments de réflexion, des perles de sagesse, des textes dont la sensibilité ou la poésie me charment, de l’humour, des indignations salutaires, des débats passionnants.
Grâce à eux, en ces temps troublés et incertains, je ne me sens pas isolée. Je peux au contraire mesurer la force de mouvements de pensée que les médias officiels, affidés du pouvoir, ignorent ou dénigrent.

J’ai rencontré certains d’entre vous et ce fut à chaque fois un grand plaisir.
Et puis sans Celestissima Filaplomb n’aurait jamais publié Sujitha.

J’ai même une détractrice dont le fidèle et irréductible acharnement ne lasse pas de m’étonner.
Pas une semaine sans qu’un de ses billets ne parle, directement ou indirectement, de moi.
Elle y fustige la platitude de mon style, mon inculture, ma niaiserie, mon « béniouiouisme », mon antiracisme, ma vulgarité, mon antilibéralisme, mon narcissisme, bref ce que j’écris, ce que je pense et qui je suis, tout au moins ce que j’en montre sur Celestissima
Si d’aventure un autre argument est développé dans son billet du jour elle laissera quelque allusion à mon sujet sur un fil de com.
Dans sa hargne elle s’est même appuyée, pour me railler, sur une critique acérée et méprisante d’un extrait de ma Sujitha. Or il se trouve que son indélicat auteur, grand lecteur de Philippe Muray (et de Renaud Camus) prend plaisir aux éructations d’Eric Zemmour ! Etant donné le féminisme affiché de ma détractrice (de « gauche »), j’en ris encore.
Néanmoins ces manigances ne sont pas dérisoires, elles visent à discréditer, réduire au silence, détruire.
Ayant déjà été confrontée par le passé (et de façon beaucoup plus proche) à des agissements similaires je sais m’en détacher, m’en défaire et ils n’éveillent en moi qu’un intérêt comparable à celui de l’éthologiste pour une quelconque bestiole nuisible.

C’est le bénéfice de l’expérience.

Et puis, qui décide de rendre publics ses écrits s’expose à la critique, c’est une des règles du jeu.
Ne pas l’accepter serait stupide.

L’été approche, bientôt je reprendrai la route de l’Inde. Mes visites chez vous seront beaucoup plus rares, mais, de là-bas, je rédigerai une nouvelle chronique.

Merci à vous toutes et à vous tous, sans vous ce blog n’existerait pas.

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

47 commentaires sur “Deux ans”