La saison des mariages

Grosses berlines fleuries ou carrioles à l’ancienne, costumes sombres et robes longues, à Santeramo, la saison des mariages bat son plein.
En fin de semaine on en célèbre plusieurs par jour et l’église ne désemplit pas.
Ce n’est pas une mince affaire !

L’institution se porte bien et tout le commerce qui l’accompagne est florissant, une bonne partie des magasins de la ville y consacre son activité.

Fleuristes, chausseurs, marchands de vêtements de cérémonie : strass, paillettes, frous-frous, tulle et dentelles.

Magasins de bibelots tarabiscotés, les fameuses « bonbonniere » qui sont offertes aux invités de la noce.
Il faut dire qu’étant donné ce que coûte d’être invité à un mariage, ce présent, même modeste, est justifié.


Pour une famille de quatre personnes, une invitation au mariage de la cousine du second degré que l’on n’a pas vue depuis 10 ans et dont on s’imaginait sottement qu’elle était encore au collège, signifie devoir s’acquitter d’un cadeau de mariage, financier, de l’ordre de 200 euros par personne, somme à laquelle il faudra ajouter les frais vestimentaires. Les femmes se devant d’exhiber des toilettes achetées dans les boutiques mariage chic local de la ville, pas d’espoir de s’en tirer à moins de 1200 euros !
En échange on sera invité à d’interminables agapes, gastronomiques, dans une de ces salles de réception parées de fleurs que les riches et malins propriétaires terriens ont fait construire dans leurs champs. Balcons et colonnades, faux marbres, baies vitrées et balancelles dans des jardins pour les photos des jeunes mariés.

La pratique de la dot n’existe plus mais les transactions matrimoniales reposent toujours sur des accords très précis.
La jeune épousée doit fournir un trousseau, le « corredo » qui est composé du linge de maison et de tout l’ameublement de la chambre.
La famille du mari n’ayant elle à fournir que la batterie de cuisine et la robe de la mariée.
Les frais, énormes, de réception sont eux aussi partagés inégalement entre les deux familles, celle de l’épouse payant beaucoup plus que celle du mari.

L’argent récolté auprès des invités servira, si besoin est, à régler les frais de la réception. Sinon il sera utilisé par les tourtereaux pour « s’installer » ou convoler aux Maldives, destination privilégiée des lunes de miel italiennes.

Pour les mariages de leurs filles les parents des Pouilles se serrent la ceinture et s’endettent pour des années.

Finalement c’est presque comme en Inde !

Tiens on va faire une série mariage : c’était comment pour le vôtre ?
Le mien fut un désastre, du matin au soir. Je vous le raconterai un jour ou l’autre.

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