Burqua, Iran et Berlusconi

Ils font la une des journaux, on se chamaille au sujet des deux premiers et on attend avec curiosité la suite de la dégringolade du dernier.

Car il est bel et bien parti en décapillotade, le Berlusconi. Il fait encore le fanfaron, clame qu’il est victime d’un complot ourdi par les journaux de gauche (comme d’après lui l’ensemble des médias) mais cette-fois, paumé dans sa mégalomanie, il a exagéré, il a passé les bornes de ce que l’église et avec elle la plupart des fidèles peuvent accepter sans rien dire.

Saoulé par une extrême sensation de toute puissance il a fini par commettre des erreurs, il commence à en prendre conscience mais il est probablement trop tard.

Oh, il ne va pas pour autant lâcher le morceau, il va au contraire y enfoncer ses dents de plus en plus profondément, gesticuler et éructer.
Il faudra aussi du temps pour que l’opinion publique se modifie en profondeur.
Rien n’est encore joué mais à mon avis la chute est en marche d’autant que sur le plan économique tout va mal et que le gouvernement se montre de plus en plus inefficace, dépassé par l’ampleur de la crise.

« Si quelqu’un t’a offensé, ne cherche pas à te venger. Assieds-toi au bord de la rivière et bientôt tu verras passer son cadavre. » (Lao-Tseu)

En Iran les arrestations des contestataires se multiplient, la répression est en action, c’est évidemment très inquiétant.
Pour le reste, il est bien difficile, à mon sens, d’avoir une opinion.
Mahmoud Ahmadinadjad ne m’est pas particulièrement sympathique. Mir Hossein Moussavi semble moins conservateur, moins excessif,  mais en fait celui qui détient le pouvoir c’est le Guide de la Révolution, Ali Khamenei. Elu (potentiellement à vie) et révocable par l’Assemblée des experts, une institution composée d’environ 80 membres élus au suffrage universel direct, le vrai chef du régime, c’est lui.
Sera-t-il disposé à lâcher du lest et à accorder plus de liberté aux Iraniens?
Côté occidental, comment nos gouvernants vont-ils réagir ?
A quoi la future base militaire que Sarkozy a prévu de construire à Abou Dhabi est-elle destinée ?
Des interrogations, peu de réponses mais  la voie choisie  semble plus porter vers l’action guerrière que vers la paix et le respect des peuples.
A qui profiterait le crime ?

Revenons en France. Après avoir interdit les cagoules voudrait-on interdire le port de la burqua ?
Encore une loi liberticide en prévision. Pas de quoi pavoiser.
Si certaines femmes préfèrent se dissimuler entièrement, s’emprisonner dans des mètres d’étoffe par conviction religieuse ou affirmation de leur identité, c’est leur problème.
Moi je préfère sentir la brise dans mes cheveux et sur ma peau.
Quant à celles, auxquelles va tout mon soutien, qui sont contraintes au port de la burqua, l’interdiction les confinerait entre les murs de leurs maisons. Prisonnières.
Et cela parce que leur vue donne des frissons à de délicats occidentaux qui, eux, peuvent se vêtir comme ils l’entendent et circuler à leur guise.

Pour finir, je me demande combien de femmes vivant en France portent la burqua ?
Le chiffre est certainement ridiculement bas, contrairement au nombre de chômeurs qui, lui, ne cesse d’augmenter.
Focaliser sur le port ou non de la burqua, occupe les discussions et occulte des problèmes bien plus graves. C’est pratique.

J’ai conscience d’avoir écrit ce billet de manière expéditive. Ces trois arguments méritent beaucoup plus de réflexion mais je n’ai pas le temps de développer.

C’est juste pour ajouter mon grain de sel, why not ?

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