La terrible banalisation de l’hyper sécurité quotidienne

Une fois encore, d’un tragique fait divers, la mort d’un jeune homme poignardé par un autre dans un lycée, le gouvernement fait une généralité et profite de l’occasion pour resserrer l’étau sécuritaire.

«Ce qui s’est passé hier, ce n’est pas un affrontement entre bandes, une affaire de racket, c’est une affaire absolument terrible de banalisation d’une violence quotidienne a déclaré Luc Châtel c’est un différend entre deux jeunes de 18 ans qui, il y a quelques années, aurait tourné en une petite bagarre à la récréation et là s’est terminé par un coup de couteau et un mort»

Et hop, le petit couplet passéiste !
Avant, c’était mieux, les jeunes étaient moins violents !

Pour un peu, j’en rirais !

L’histoire, comme la littérature  nous prouvent absolument le contraire des déclarations du ministre,  le simple bon sens aussi d’ailleurs!

Donc au lieu de considérer ce drame comme ce qu’il est, un crime, rubrique fait divers, le ministre le définit comme un fait de société.
Une fois posé ce vilain petit postulat, le gouvernement, ô combien  responsable et soucieux de la sécurité des citoyens, se doit de donner une réponse. Ce sera une riposte.

On va donc : «sécuriser et sanctuariser les établissements scolaires».

Autrement dit multiplier les contrôles d’identité, surveiller sans relâche, transformer les écoles en bunkers, en prisons !

Voilà qui en dit long sur le type de société que l’on nous mijote.

Surveillance partout, liberté nulle part !

Cette accentuation de l’hyper sécurité est effrayante, mortifère.

Le risque fait partie de la vie, on ne peut pas le supprimer. Savoir qu’il existe nous aide à développer des stratégies vitales.
Dans un monde complètement aseptisé, le moindre virus peut semer la mort puisque les organismes ne sont pas capables de produire leurs propres moyens de défense.

Éliminer tout risque est un fantasme totalitaire, celui d’une société entièrement sous contrôle, corvéable et malléable à merci, livrée pieds et poings liés aux exigences du marché.

« Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom
Liberté

Paul Eluard

A lire: le très intéressant témoignage d’un prof ayant été confronté à un drame similaire, il y a une vingtaine d’années

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